Vous avez réaliséle film «Monsieur Aznavour», qu’est-ce qui a poussé Charles Aznavour à faire appel à vous?
Il voulait confier ce projet-là à son gendre Jean-Rachid Kallouche et c’est lui qui a parlé de nous. Mehdi Idhir et moi, et comme Charles Aznavour a regardé notre premier film Patients, il nous a validés. J’avais la chance de le connaître car j’avais déjà écrit avec lui et ça a matché pour cette grande aventure du biopic.
Ce biopic est-il un défi et comment avez-vous choisi le rôle principal?
Un film et un biopic sont toujours des défis. Celui de Charles Aznavour est une montagne à gravir. Pour TaharRahim, c’est le directeur de casting qui a eu le premier l’idée de le prendre pour incarner Charles Aznavour. Pour Mehdi et pour moi, c’était une évidence. Il est très très fort pour se transformer complètement. Lui avait des gros doutes et avait presque dit non, après réflexion et en regardant des vidéos de Charles durant un week-end il a dit “ça me tente. Je pense que je peux le faire.”
«À Chacun sa bohème», ce titre monumental a-t-il été compliqué à réécrire?
Ce n’est pas une réécriture, j’ai juste repris le thème et je parle de ma bohème à moi.De mes débuts, dans ce métier, ça a été très agréable de l’écrire car je suis un grand nostalgique notamment de mes débuts de vie d’artiste, ça a été ma chanson et j’ai en même temps eu le droit de reprendre les cordes et la voix d’Aznavour.
«2083» est un titre pessimiste. Est-ce le reflet de votre pensée?
Oui, car on ne sait pas exactement ce que sera 2083. Mais ce texte est une probabilité, je ne l’ai pas fait au hasard, j’ai consulté des spécialistes, j’ai lu les rapports du GIEC et si l’on ne change pas radicalementnos modes de vie, c’est un scénario qui peut arriver. Ce n’est pas juste pessimiste et catastrophique. C’est quelque chose qui peut nous attendre réellement et moi qui suis d’habitude un très grand optimiste, là j’avais à cœur de faire un texte pessimiste pour faire réagir les gens, même si ce n’est qu’une chanson c’est malgré tout une alerte.
Trois duos sur l’album dont un avec un jeune rappeur de 10 ans, est-ce la relève?
Oui, c’est la relève. Je le connais très bien. Il habite la chambre à côté de la mienne. Il écrivait beaucoup et j’ai fini par lui proposer un duo. Au début pour rigoler et c’est devenu un titre sur l’album, il avait vraiment de la gueule et je l’aimais beaucoup. Du coup on a enregistré dans de vraies conditions pour le mettre sur l’opus.
À l’approche de vos 50 ans, la chanson «Autoreflet» est-elle le synopsis de votre vie?
Chaque album est un petit état des lieux du moment. Lorsque j’ai écrit cet album, j’en avais plutôt 46, ne me vieillissezpas, mais c’est l’album du moment, d’une époque de mon état d’esprit. Reflets c’est mon rapport au public et le reflet de notre monde. Avec Autoreflet, là j’ai joué le jeu de l’autoportrait. C’est ma petite vérité du moment.
Sur votre précédent album, «Mesdames», l’inspiration vous est-elle venue de votre femme, de votre mère ou de votre grand-mère?
Les trois et pas que ce n’est pas uniquement les femmes qui m’entourent de près, c’est à la fois les grandes femmes de ce monde et madame tout le monde. C’estun hommage aux femmes de manière générale, bien sûr, il peut y avoir une dédicace pour les femmes qui me sont proches. Mais c’est un hommagepour les femmes en général.
Comment avez-vous vécu votre intervention à la Star Ac?
Comme une émission de télé, ça fait vingt ans que j’en fais. C’est toujours sympa de rencontrer de jeunes talents et de partager des duos avec des artistes qui débutent. Moi j’aime bien faire des duos, de manière générale c’était tellement sympa. Après, ça reste une émission de télé. Ce n’est pas un moment qui marquera ma carrière. Je préfère les concerts et les tournées mais je dois dire que c’est une belle émission de télé qui met bien les artistes en avant. Nikos m’a toujours soutenu. J’ai été content de le faire.
Pour vous, c’est de la télé réalité ou un tremplin pour découvrir des talents?
Je ne regarde jamais la Star Ac. Je ne sais pas trop ce qui se passe au quotidien. Vu qu’ils sont filmés dans leur intimité, ça peut s’approcher d’une téléréalité mais ce n’est pas du tout comme le Loft. Il y a des cours de chant, de danse et de théâtre. Ils sont là dans un but précis qui est un concours de chant. Alors je pense que ça s’approche un peu plus d’un télécrochet.
Vous seriez-vous vu diriger une émission de slam?
Je ne suis pas très fan de télé d’une manière générale. J’ai fait beaucoup de choses avec des jeunes mais ça se passe plutôtsur scène où j’invite des jeunes talents d’horizons différents. J’ai fait plein d’ateliers slam dans toutes les villes, mais la télé ce n’est pas mon truc. J’aifait beaucoup de télé ça m’a permis de faire ma promo mais je ne me vois pas monter une émission de télé et ça ne m’attire pas.
Reims, qu’est-ce que ça vous évoque?
Je ne suis jamais allé à Reims autrement que pour des concerts. Depuis ma première tournée, c’est toujours une ville par laquelle je suis passé. Au début dans les petites salles et maintenant dans les grandes salles. J’ai remarqué qu’il y a un vrai public qui aime la culture et la chanson et j’ai toujours bien été accueilli.